jeudi 29 novembre 2012

Le Canton Bell perd son Prince

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Le Prince René Douala Manga Bell « part pour un long voyage »

Son Altesse le Prince René Douala Manga Bell à droite

Selon Marylin Douala Manga Bell sa fille, « papa n’est pas mort, il est parti pour un long voyage, au pays de ses ancêtres ». Il est décédé le 6 novembre dernier et inhumé conformément à la tradition Douala, dans la plus stricte intimité.

Qui était  le Prince René Douala Manga Bell ?
Non seulement il était le chef supérieur du Canton Bell, il était aussi le Prince des Sawa, des Douala, il avait été intronisé par le Prince Alexandre Douala Manga Bell, fils de Rudolf Douala Manga Bell en 1966 (Rudolf Douala Manga Bell et son compagnon, Adolf  Ngosso Din, étaient condamnés à mort, puis exécutés par pendaison, le 8 aout 1914 par le protectorat Allemand).
Son Altesse le Prince René Douala Bell était également le chef du  «  Ngondo », une Fête traditionnelle des Douala, célébrée tous les ans. Pendant son règne à Douala, il a su préserver le Patrimoine  des citoyens, chaque fois, qu’ils étaient menacés d’expropriation. Même son récent voyage avant sa mort au Canada, il a été invité par la communauté Sawa en tant que président du Ngondo. Le prince a rendu des grands services à son peuple et aux riverains du Canton Bell. En tant que chef traditionnel, il était respecté et sollicité pour des questions sociales. La chefferie était plus qu’un service social.
Le roi Rudolf Douala Manga Bell
Rappel historique
Après la pendaison du Roi Douala Manga Bell, le trône est resté vacant pendant plusieurs années. Alexandre Douala Manga Bell, est alors officier de l’armée allemande qui fit la guerre contre les alliés en 1914 lorsque les allemands tuent son père au Cameroun. Ayant perdu la guerre, les allemands n’avaient qu’à plier bagages et céder la place aux Français. Alexandre Douala Manga Bell, rejoint son pays, le Cameroun. Alexandre Douala Manga Bell est élu Député à l’Assemblée. Quelques temps après, il désigne son neveu, le Prince René Douala Manga Bell pour lui succéder. Il devient  chef supérieur des Sawa en 1966. Par son sens des relations humaines, il assure également la Fête traditionnelle, le Ngondo jusqu’en 2010. Né en 1927, son Altesse, le Prince René Douala Manga Bell a combattu au Vietnam dans l’armée Française, de 1950 à 1953. Il a ensuite collaboré à la Radio et télévision française. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment, « le prince Alexandre », essai historique et politique éditions Afric Avenir/exchange et Dialogue, « cafouillis », roman, « quiproquo », théâtre, « la deuxième régence Doo-Doo », essai historique, et « chapelle païenne », recueil de poèmes.

Rencontre avec les enfants de sa majesté, le Prince René Douala Bell
Yolande Douala Bell à gauche, Jean Yves Douala Bell au milieu, Marilyne Douala Bell à gauche

Ngobithe : Vous dites que votre père est parti pour un long voyage ? 
Marilyn Douala Bell :  Il s’agit de la tradition,  il est parti en voyage rejoindre ses ancêtres.

Yolande Douala bell : Il part en grand âge, il a comblé sa vie des actions positives pour l’humanité. Nous sommes heureux et fiers de tout ce qu’il a fait.

Vous allez organiser ses obsèques ?   
Marilyne Douala Bell : Nous organisons des festivités traditionnelles qui vont se dérouler du 10 au 16 décembre. Les femmes du Canton Bell iront à la recherche de notre père. On ne sait pas chez qui il est installé. Ces femmes iront peut être en pirogue  céleste. Elles frapperont à chaque porte, demanderont si personne n’a vu notre père ? Marilyn Douala Bell est présidente de Douala Art, une grande galerie d’Art à Bonandjo.

         
Thérèse Diatta Ngoboh                                                                                                                                       

samedi 3 novembre 2012

Kaïssa Doumbe Moulongo Sylvie en concert

Concert de kaïssa Doumbe Moulongo Sylvie à Douala

Kaïssa a donné un Concert à Douala à l’Institut Français du Cameroun le 18 octobre dernier en partenariat avec Orange Cameroun


Kaïssa aime communiquer



Kaïssa Doumbe Moulongo Sylvie, chanteuse Camerounaise, vit à New-York.

Après avoir travaillé avec les plus grands noms de la musique africaine et Européenne : Manu Dibango, Papa Wemba, Salif Keita, Cesaria Evora, Charlelie Couture, Diana Ross, elle a fini par se faire son identité. Aujourd’hui elle chante en solo avec quelques choristes et un orchestre de jazz.
En concert à Douala, elle nous a présenté son nouvel album : I am so happy (je suis si heureuse) traduction en Douala : ne munengue.


Kaïssa chez elle à Douala

La musique de kaïssa est un mélange du blues, du jazz  sur les rythmes d’Afrique. Elle chante en Douala.
Kaïssa , cet enfant du pays, est resté loin du Cameroun  pendant 35 ans. C’est la première fois depuis son départ en France, ensuite aux Etats -Unis  qu’elle se produit dans  sa ville natale. Elle nous a émus  lorsqu’elle a projeté pendant qu’elle chantait, une vidéo   de ses souvenirs d’enfance avec ses parents et sa grande sœur, aujourd’hui décédés.
On aurait cru que ce concert était dédié à sa famille et ses proches.
Quand est ce que Kaïssa va revenir définitivement au Cameroun ?
Elle répond en riant : « si je reviens définitivement au Cameroun,  je vais vendre les « makala ma mbassi » (en Douala, les beignets de maïs). C’est d’ailleurs l’un des titres des chansons de son nouvel Album.
Je compte revenir au Cameroun d’ici là, mais j’aurai quand même un pied à terre aux Etats-Unis.
Kaïssa, parlez - nous de l’époque des années 80 à Paris.
J’avais 18 ans, la famille Doumbe Moulongo et les Dayas, étaient très proches et se fréquentaient, l’une des filles chez les Dayas que j’aimais tant, qui chantait si bien était Medy, je me suis mise à chanter en duo avec elle. Mon frère, Raymond Doumbe, chef d’orchestre de Manu Dibango, m’invite à rejoindre le groupe ALAFIA dont faisaient partie, Medy Dayas, Angelique Kidjo. J’ai profité de l’absence de l’une des choristes pour participer à mon premier show en leur compagnie.
Stéphane Dayas qui avait apprécié ma voix, m’a sollicitée pour chanter comme choriste dans son orchestre. Je me suis retrouvée à jouer le rôle de Mouta Eyaye (une prétentieuse), l’un des tubes du groupe de Stephane Dayas. Ce disque avait eu tellement de succès, au point que, partout où j’allais j’étais surnommé, Mout’a eyaye, même quand je venais au Cameroun en Vacances, les femmes me suivaient et m’interpellaient avec ce nom.
J’ai également accompagné Charles Ewandjè, en tant que choriste. Lorsque je suis partie aux Etats-Unis, j’ai chanté avec  des célébrités comme Diana Ross et autres.
 
« Mboa » (chez moi), c’est l’un des morceaux phare de ton album, vous allez  en faire un tube ?
Mboa, ça veut dire : to nje na ma bola no, na mongèle nde Mboa (traduction : quoique je fasse, je pense à mon pays).
Pourquoi ce titre ?
Cette chanson évoque l’attachement à ma terre. Je parle de l’exil. Je l’ai composée à une période aux Etats -Unis, où je me sentais seule loin des miens ; c’était l’hiver, j’avais froid, j’avais la nostalgie de chez moi, le Cameroun. Patrice Bihina, mon ami, y a apporté quelques notes de guitare, et moi j’y ai ajouté les paroles et la mélodie. Je pense que, je vais en faire une vidéo.
Où peut- on trouver vos CD ?
Mes distributeurs à Douala Cameroun :
Maître michèle mpako, tél : (00237) 99 96 34 79
Diwouta Loth, tél : 96 64 17 15
Mon site Internet : kaïssa.com
Face Book : Kaïssa OFFICIAL PAGE, là, je partage mes rêves et mes émotions.
Kaïssa et son public
Ce n’est donc pas un adieu. Ses fans espèrent la revoir très prochainement au Cameroun.

                                                                   Thérèse Diatta Ngoboh